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Histoire & Savoir-faire: Pro Gallery
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Nos marais du Pays d'Olonne

Sa situation

L’étendue des marais du pays d’Olonne couvre près de 1500 hectares répartis sur 6 communes : Les Sables d’Olonne, Olonne-sur-Mer, l’Ile d’Olonne, Brem-sur-Mer (autrefois St-Martin de Brem), Vairé, Brétignolles-sur-Mer.

Olonne-sur-Mer rassemble la plus grande surface de marais, Brétignolles et Vairé les plus petites où l’on peut même dire qu’elles sont anecdotiques.

Le promeneur à pied ou à vélo zigzague durant des dizaines de kilomètres par les chemins de marais rendus praticables par les municipalités et l’agglomération. Il passe dans plusieurs villages très anciens bordant ces marais : l’Aubraie, la Girvière, la Roulière, la Bauduère, Champclou, l’Allerie, la Gachère, la Salaire, la Burelière, la Gobinière, la Sauveterre etc.


Ce territoire naturel fragile fut aménagé progressivement par les hommes sur l'ancienne lagune d'eau de mer au fur et à mesure de son envasement. Cet aménagement s'est étalé sur une période d’environ 1000 ans.

Comme on peut le constater sur la carte, les marais sont divisés en deux grandes parties : le bassin nord abreuvé par le havre de la Gachère et le bassin sud qui lui est alimenté par le havre des Sables d'Olonne. Ces deux bassins sont aujourd'hui reliés par le canal de la Bauduère creusé par l'homme en 1870 afin de permettre une meilleure circulation des eaux indispensable à la survie des marais.

C'est un territoire unique où l'homme a su faire alliance avec la nature pour profiter de ce qu'elle donne.

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Lieu unique mais privé

Morcelée en plusieurs milliers de parcelles cette immense zone naturelle se partage principalement entre 550 propriétaires privés. Quelques marais appartiennent aux municipalités ainsi qu'à des associations de protection de l'environnement (conservatoire du littoral, APNO …).

Aujourd’hui les propriétaires possèdent leur marais principalement pour le loisir et pour la pèche. Posséder un marais n’est pas chose aisée, l’entretien constant qu’il demande à son propriétaire est très intense mais la récompense qu’il lui apporte n’a pas de prix. Rien de tel qu’une partie de pêche en famille ou entre amis et un bon pique-nique pour se ressourcer dans ce cadre relaxant.

Après avoir quasiment disparues, d’anciennes salines revoient le jour et sont restaurées. Plusieurs personnes vivent à nouveau de cette exploitation traditionnelle qui tend à se développer.

Plusieurs sentiers qui permettent aux propriétaires d’accéder à leurs marais ont été aménagés pour les randonneurs afin qu’ils puissent découvrir ce site unique. Ces sentiers serpentent les marais sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il ne faut pas oublier qu’ils desservent des propriétés privées. Il ne faut donc pas s’en écarter.

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Histoire et Fonctionnement

Cette immense zone naturelle, a bien failli disparaître totalement dans l'histoire à maintes reprises.

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L'entretien des marais

Nos marais ne doivent leur existence qu’à l’homme. Ils sont toujours présents aujourd’hui, dans leur état quasi inchangé depuis plusieurs siècles grâce à l’acharnement de leurs propriétaires et colons pour leur sauvegarde.


Tout aurait disparu s’il n’y avait pas eu, depuis toujours, leurs exploitants pour paluer les bassins, les étiers et lutter contre les tempêtes et les courants qui ensablaient le Havre de la Gachère. Jusqu’en 1870, ce havre, pour le bassin nord, était la seule sortie pour évacuer les eaux douces provenant des deux cours d’eau Auzance et Vertonne. C’était également la seule porte d’entrée pour abreuver les marais salants en eau salée au moment des vives eaux (grands coefficients de marée). La gestion des eaux (les ayves) est primordiale pour la survie de ce lieu.

Ce grand labyrinthe de terre et d'eau est d'une fragilité absolue. Il nécessite une main d'œuvre exercée et un savoir-faire ancestral méticuleux de la part de leurs propriétaires. Chaque jour depuis des siècles, l'homme lutte durement pour conserver ce patrimoine.

Il ne s’agit pas seulement d’entretenir les havres, le chenal (la chnoue) et les étiers (les cordes), faut-il encore connaître la méthode de gestion d’un marais.

Les niveaux d’eau de chaque marais sont continuellement surveillés et changés par le propriétaire grâce aux ouvertures et fermetures des écluses alimentant son marais. Il se charge du paluage, de l’égouamonage et de l’entretien des digues et des bossis que le temps abîme à force de clapots répétés.

L’homme est indispensable pour faire survivre ce lieu naturel unique dont la gestion ne peut être confiée à la nature. Un savoir-faire original et très local qui ne s’apprend pas d’un seul coup de boguet. L’homme du marais maîtrise son territoire grâce à une transmission du savoir qui lui vient de ses ancêtres locaux.

Durant des siècles, chaque génération a su éduquer la suivante à l’emploi de ses techniques minutieuses...

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Le rassemblement des propriétaires

Depuis 1836 tous les propriétaires des marais sont unis dans un syndicat afin de mutualiser ensemble les travaux de dévasage indispensable au réseau hydraulique commun à tous. Les rivières de l'Auzance et de la Vertonne, le chenal des Sables ainsi que toutes les cordes (étiers) permettent d'amener l'eau salée de l'océan dans tous les marais, mais aussi d'évacuer les eaux douces provenant des terres pendant les périodes d'intempéries. Sans cet entretien du réseau commun la totalité des marais disparaîtrait en quelques décennies.



Grâce à la création du syndicat des marais de la Gachère, d’énormes ouvrages ont pu voir le jour comme par exemple le creusement du canal de la Bauduère en 1870 avec la construction de son écluse en 1881. Ce chantier pharaonique sauva de la ruine toute la zone des marais située au sud du bassin nord. En 1922 fut construite l'écluse de la Gachère située au havre du même nom puis celle des Sables en 1978 en remplacement de l'ancienne qui était située sous l'ancien pont de la Chaume. Toutes ces entreprises participent à la sauvegarde du marais. Néanmoins les propriétaires restent très vigilants et veillent en permanence pour que ce qui a mis en péril ce merveilleux site par le passé ne se reproduise plus jamais. Aujourd’hui l’association syndicale des marais de la Gachère (ASMG)" est heureusement soutenue par l'état par l'intermédiaire du "Syndicat Mixte des Marais des Olonnes" (SMMO) créé en 1981, du "Syndicat Mixte de l'Auzance et la Vertonne" (SMAV) et du "Syndicat d'aménagement et de Gestion de l'eau" (SAGE). Depuis 1992, « l’Association pour la Préservation des Marais des Olonnes" (APMO) dont les adhérents sont principalement des propriétaires et locataires de marais, travaillent dans le sens de la conservation de ce milieu authentique.

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Des marais productifs

A l'exception de la périphérie du centre-ville des Sables d'Olonne, ville qui, en s'urbanisant, à procéder au remblaiement de nombreux marais entre 1850 et 1995, la structure des marais du bassin nord et du bassin sud n'a quasiment pas changé. La vue satellite d'aujourd'hui peut se superposer parfaitement avec le premier cadastre établit en 1830. Grâce à un entretien respectueux constant de la part des propriétaires, les bassins et les bossis qui étaient en place il y a plusieurs siècles n’ont pas disparu, et n’ont pas changé de forme.

  • LE SEL

Ces marais étaient autrefois une mine d'or pour le pays. Ils y faisaient vivre des centaines de familles rien que par l’exploitation des marais salants. Le besoin en sel pour la pêche à la morue, pour le salage des viandes et poissons était très important. Certaines années plus de 15 000 tonnes de sel étaient récoltées dans près de 500 marais salants du pays d’Olonne. Le sel était la première richesse que pouvait produire les marais. Être propriétaire de salines assurait un revenu aisé pourvu qu’il n’y ait pas trop de saisons nulles dues aux aléas climatiques.


  • LA CULTURE DES BOSSIS

Outre le sel, les marais produisaient beaucoup de blé et de froment cultivés sur les bossis. Les céréales avaient une valeur très importante. Le travail s’effectuait uniquement à la main, on parlait alors de « labours à bras ».

On y cultivait aussi les fèves et plus rarement quelques vignes.

Le foin de marais y était fauché au daïlle, mis en mulons et transporté en charrette ou sur des barques à fonds plats.


  • L’ELEVAGE DU POISSON

L’empoissonnement des marais fournissait une autre richesse aux propriétaires et aux sauniers. Les marais à poissons servaient de réserve d’eau de mer attenantes aux salines pour produire le sel et permettait l’élevage du meuille (mulet) et de l’anguille.



Le sel, la culture des bossis et l’empoissonnement des marais ont permis d’apporter au pays une richesse permettant de faire vivre des milliers de cultivateurs, et de participer au développement de la ville d’Olonne puis des Sables d’Olonne.

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Texte : Yohan-P. EVENO / Recherches : Association « Hisla Ad Marchas » / Mars 2020 / Tout droit réservé. 

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